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11 Septembre 2001 : Les faits officiels
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Le 11 septembre 2001, les États-Unis ont été frappés par une série d’attentats coordonnés d’une ampleur sans précédent. Quatre avions de ligne ont été détournés par 19 membres du groupe terroriste Al-Qaïda, causant la mort de près de 3 000 personnes à New York, Washington D.C. et en Pennsylvanie. Ces attaques ont provoqué un choc mondial, redéfini les politiques de sécurité internationale et marqué le début d’une nouvelle ère géopolitique.
Très rapidement après les événements, de nombreuses hypothèses alternatives à la version officielle ont circulé. Certaines soulignaient des zones d’ombre ou des incohérences perçues dans le récit gouvernemental. D’autres ont proposé des explications complotistes plus radicales, remettant en cause la nature même des attaques, l’identité des auteurs, ou encore les motivations des décideurs politiques américains.
Ce phénomène s’explique en partie par le caractère exceptionnel des événements, leur médiatisation en temps réel, la complexité des enquêtes qui ont suivi, et le climat de méfiance à l’égard des institutions dans certains milieux. Dans ce contexte, distinguer les faits établis, les erreurs réelles, les interprétations abusives et les zones d’incertitude demeure un enjeu majeur.
L’objectif de cet article est d’examiner de manière méthodique et rigoureuse les principales affirmations critiques ou complotistes liées aux attentats du 11-Septembre. Chaque point sera abordé selon une structure claire :
Présentation de l’allégation ou de la controverse.
Résumé des réponses ou conclusions issues des enquêtes officielles et des sources fiables.
Signalement des éventuelles questions ouvertes, points de débat ou manques d’information persistants.
Le tout sera documenté à partir de sources vérifiables, telles que le rapport final de la Commission sur les attentats (2004), les publications techniques du National Institute of Standards and Technology (NIST), les archives publiques de la FAA, du FBI, de la SEC, ainsi que des enquêtes journalistiques de référence.
Ce travail ne vise ni à défendre un récit officiel par principe, ni à disqualifier les interrogations légitimes. Il s’agit plutôt de proposer un cadre informé et transparent, permettant de se repérer entre faits avérés, controverses fondées et spéculations infondées.
Souhaites-tu que je poursuive avec la première section (Contexte général et déroulé des faits) ou que je passe directement à la première controverse (ex : délits d’initiés) ?
I. Contexte général et déroulé des faits
A. Une attaque sans précédent : les événements du 11 septembre 2001
Le mardi 11 septembre 2001, à partir de 8h46 du matin (heure de New York), quatre avions de ligne commerciaux, appartenant aux compagnies American Airlines et United Airlines, sont détournés presque simultanément par 19 pirates de l’air identifiés plus tard comme membres d’Al-Qaïda. Ces détournements ont conduit à quatre crashs successifs :
08h46 – Vol American Airlines 11 (Boston – Los Angeles), un Boeing 767, s’écrase contre la Tour Nord du World Trade Center (WTC 1) à New York.
09h03 – Vol United Airlines 175 (Boston – Los Angeles), un autre Boeing 767, percute la Tour Sud (WTC 2).
09h37 – Vol American Airlines 77 (Washington – Los Angeles), un Boeing 757, s’écrase contre le Pentagone, siège du département de la Défense à Arlington (Virginie).
10h03 – Vol United Airlines 93 (Newark – San Francisco), également un Boeing 757, s’écrase dans un champ en Pennsylvanie, après une tentative de reprise de contrôle de l’appareil par les passagers.
Les deux tours du World Trade Center s’effondrent peu après les impacts : la tour Sud à 09h59, la tour Nord à 10h28. Un troisième bâtiment du complexe, le WTC 7, s’effondre à 17h20, sans avoir été percuté par un avion mais après avoir subi des dommages et des incendies.
Au total, près de 3 000 personnes trouvent la mort ce jour-là, en majorité des civils, parmi lesquels 343 pompiers de New York. Il s’agit de l’attaque la plus meurtrière jamais menée sur le sol américain. Le monde entier assiste en direct à l’événement, diffusé par toutes les grandes chaînes de télévision.
B. Organisation et mise en œuvre des attaques
Les attentats ont été coordonnés par le groupe terroriste Al-Qaïda, fondé par Oussama Ben Laden, alors réfugié en Afghanistan sous la protection des Talibans. Le cœur opérationnel de la cellule responsable des attaques résidait en grande partie en Allemagne (cellule de Hambourg, avec Mohamed Atta, Marwan al-Shehhi et Ziad Jarrah), avant de rejoindre les États-Unis au cours de l’année 2000.
Le plan logistique
Les 19 pirates de l’air sont entrés légalement aux États-Unis avec des visas étudiants ou touristiques.
15 d’entre eux sont de nationalité saoudienne, 2 des Émirats arabes unis, 1 égyptien, 1 libanais.
Plusieurs ont suivi des cours de pilotage en Floride, en Arizona et en Californie.
Les quatre commandos ont embarqué séparément dans les avions commerciaux sur la côte Est des États-Unis. Chaque groupe comptait un pilote formé à minima à la navigation en vol.
Les pirates ont utilisé des armes blanches (couteaux, cutters) pour neutraliser les équipages, alors que les contrôles de sécurité en 2001 n’interdisaient pas ce type d’objet en cabine. Aucun dispositif anti-détournement (comme les portes blindées de cockpit) n’était encore en place à cette époque.
C. Réponse immédiate des autorités
Gouvernance
Dès les premières heures, le gouvernement fédéral, les services de renseignement, les secours et les autorités locales entrent en alerte maximale. Le président George W. Bush quitte la Floride à bord d’Air Force One sous haute protection et fait une première déclaration à 20h30 depuis la Maison-Blanche.
Evacuation du ciel
La Federal Aviation Administration (FAA) ordonne à 09h42 l’arrêt complet du trafic aérien commercial – une décision sans précédent. Plus de 4 500 appareils sont détournés vers des aéroports secondaires ou étrangers dans les heures suivantes.
D. Bilan humain et matériel
Victimes directes : 2 977 morts, dont 246 dans les avions, 2 606 à New York (WTC), 125 au Pentagone.
Blessés : plus de 6 000, dont de nombreux cas de blessures graves ou chroniques.
Secouristes affectés : plusieurs milliers de pompiers et policiers ont développé des pathologies respiratoires ou cancéreuses, liées à l’inhalation de poussières toxiques.
Pertes économiques directes : environ 100 milliards de dollars de dommages (bâtiments, infrastructures, interruption des activités).
E. Attribution des attaques et premières enquêtes
Piste Al-Qaïda
Dès le 12 septembre, les services de renseignement américains pointent Al-Qaïda comme principal suspect. L’analyse des manifestes de vol, des enregistrements téléphoniques, des effets retrouvés (comme la valise non embarquée de Mohamed Atta à Boston), ainsi que plusieurs interceptions de communications, renforcent cette thèse.
Identification des auteurs
Le FBI publie la liste des 19 pirates le 14 septembre 2001.
Leurs parcours sont retracés rapidement grâce aux bases de données de visa, aux vidéos de surveillance et aux enregistrements de réservation aérienne.
La CIA confirme l’implication d’Oussama Ben Laden, déjà identifié comme commanditaire potentiel de plusieurs attaques précédentes contre des intérêts américains (attentats contre les ambassades en 1998, USS Cole en 2000).
G. Répercussions immédiates aux États-Unis et dans le monde
Mesures sécuritaires
Création du Department of Homeland Security en 2002.
Adoption du Patriot Act (octobre 2001), renforçant les pouvoirs de surveillance et de détention.
Réforme en profondeur de la coordination entre agences de renseignement (CIA, FBI, NSA).
Mobilisation internationale
Le Conseil de sécurité des Nations unies vote la résolution 1368 reconnaissant le droit des États-Unis à la légitime défense.
Le 7 octobre 2001, une coalition internationale dirigée par les États-Unis lance l’opération Enduring Freedom en Afghanistan pour renverser les Talibans.
Objectifs de la section suivante II
Ce premier chapitre visait à restituer le cadre factuel des attentats : chronologie, acteurs impliqués, mécanismes identifiés, réponse institutionnelle. À partir de ce socle, les sections suivantes examineront de manière critique les principales controverses qui se sont développées dans l’opinion publique et sur Internet. Chacune fera l’objet d’un examen précis fondé sur les faits disponibles, les rapports techniques, les critiques légitimes et les limites documentaires, lorsque pertinentes.
II.1 – Délits d’initiés et mouvements financiers suspects avant le 11 septembre
A. Présentation de l’allégation
Peu de temps après les attentats du 11 septembre 2001, plusieurs observateurs ont pointé des mouvements inhabituels sur les marchés financiers, notamment autour des actions de compagnies aériennes américaines impliquées dans les attaques, comme United Airlines et American Airlines. Les volumes d’options de vente (« put options », instruments permettant de parier sur la baisse d’un titre) avaient connu une forte hausse dans les jours précédant le 11 septembre. Cette coïncidence statistique a alimenté des soupçons de délits d’initiés : des individus ayant été informés à l’avance des attentats auraient tenté d’en tirer profit en spéculant sur la chute des actions concernées.
Cette thèse s’est rapidement répandue dans les milieux conspirationnistes, certains y voyant une « preuve » d’un complot plus large, voire d’une implication d’acteurs financiers proches de centres de pouvoir. Elle a également intéressé certains chercheurs et analystes financiers indépendants, dont les études ont parfois souligné le caractère « statistiquement improbable » de certains mouvements.
B. Analyse des faits documentés
1. Les observations initiales
Dès les jours suivant les attentats, la presse financière internationale (notamment le Wall Street Journal, le New York Times et la BBC) a rapporté qu’un volume anormalement élevé d’options de vente avait été observé sur les actions d’United Airlines (UAL) le 6 septembre 2001, et sur American Airlines (AAL) le 10 septembre 2001.
Selon les données du Chicago Board Options Exchange (CBOE) :
Le 6 septembre, 4 744 options de vente sur UAL sont échangées, contre une moyenne quotidienne de 400 les jours précédents.
Le 10 septembre, 4 516 options de vente sur AAL sont échangées, soit plus de six fois la moyenne normale.
Un mouvement similaire est signalé sur d’autres entreprises financières ou impliquées dans l’assurance, telles que Morgan Stanley (siège dans la tour Sud) et Marsh & McLennan Companies (tour Nord), ainsi que sur des indices boursiers.
2. Réactions immédiates des autorités
Dès le 12 septembre 2001, les autorités américaines, notamment la Securities and Exchange Commission (SEC) et le Federal Bureau of Investigation (FBI), lancent une enquête conjointe. L’objectif est de déterminer si ces mouvements sont liés à des opérations de marché anticipant les attaques, ou s’il s’agit de coïncidences spéculatives sans lien avec le terrorisme.
Le 21 septembre 2001, la SEC publie une demande d'information exceptionnelle (USA Patriot Act Section 314(a)) à destination de toutes les institutions financières opérant aux États-Unis, leur demandant de signaler tout comportement suspect ou transaction inhabituelle dans la période précédant le 11 septembre.
La SEC a par ailleurs contacté plus de 40 agences financières étrangères, par le biais de l’International Organization of Securities Commissions (IOSCO), afin de surveiller les marchés internationaux.
C. Résultats des enquêtes officielles
1. Rapport de la Commission d’enquête sur le 11-Septembre (2004)
Dans son rapport final, la Commission nationale sur les attaques terroristes contre les États-Unis (connue sous le nom de 9/11 Commission) conclut, après examen des données collectées par la SEC, que rien ne permet d'affirmer que des personnes ayant connaissance des attentats ont profité des marchés financiers.
« De nombreuses transactions initialement considérées comme suspectes ont été attribuées à des investisseurs ayant des raisons légitimes, indépendantes des attaques. »
— Rapport final de la Commission, Chapitre 5 (Note 130), 2004.
Par exemple, le pic d’options de vente sur United Airlines le 6 septembre a été attribué à un investisseur institutionnel américain, identifié, n’ayant aucun lien avec Al-Qaïda. Ce même investisseur avait par ailleurs acheté 115 000 actions d’American Airlines le 10 septembre, ce qui va à l’encontre de l’idée d’un pari sur l’effondrement global du secteur.
2. Rapport du Sénat (2003) et de la SEC
En 2003, un rapport du Senate Banking Committee confirme les conclusions de la Commission. Le président de la SEC de l’époque, Harvey Pitt, déclare devant le Congrès que :
« Nous avons examiné toutes les transactions suspectes identifiées sur le marché américain avant le 11 septembre. Aucune preuve ne permet de lier ces opérations à une connaissance préalable des attentats. »
L’analyse de plus de 9 millions de transactions n’a mis au jour aucun signalement d’activités liées à des individus ou groupes terroristes connus.
3. Enquêtes internationales
En Suisse, la Commission fédérale des banques (CFB) a également ouvert une enquête en 2001. En mars 2002, elle conclut qu’il n’existe aucune preuve que des délits d’initiés aient été commis depuis la Suisse en lien avec le 11 septembre.
Un rapport similaire de l’Autorité allemande des marchés financiers (BaFin) aboutit aux mêmes conclusions. Le gouverneur de la Banque d’Angleterre, Mervyn King, indiquera en 2002 qu’aucun indice sérieux n’avait été retrouvé sur les marchés britanniques.
D. Études universitaires et débats dans la littérature économique
Étude Poteshman (2006)
Une étude du professeur Allen Poteshman (University of Illinois, Urbana-Champaign), publiée en 2006 dans le Journal of Business, conclut que les volumes d’options sur United Airlines avant le 11 septembre étaient statistiquement improbables et excessivement concentrés sur les options de vente à court terme.
Cependant, Poteshman lui-même reconnaît dans l'article que son étude ne démontre pas de délit d’initié, ni l’implication de terroristes ou de leurs complices.
« Les résultats sont compatibles avec une activité informée, mais ne constituent pas une preuve de complicité. »
Études critiques
D’autres chercheurs, comme Marc Chesney (Université de Zurich), ont plaidé pour la nécessité de maintenir la vigilance face à des signaux faibles sur les marchés, en particulier dans le cas d’actes terroristes à fort impact. Cependant, ces analyses restent théoriques et ne s’appuient pas sur des liens identifiés avec les attentats du 11 septembre.
E. Éléments résiduels et critiques persistantes
1. Manque de transparence
Certaines critiques visent la non-publication intégrale des résultats de l’enquête de la SEC, notamment l’identité des investisseurs institutionnels concernés. La SEC invoque le respect des règles de confidentialité boursière et la protection des données personnelles.
2. Opacité sur certaines options exotiques
Des théories évoquent l’existence possible de produits dérivés complexes ou d’options OTC (over-the-counter) ayant échappé à la surveillance. Aucune preuve ne vient soutenir ces hypothèses à ce jour.
3. Chronologie troublante
Le timing exact de certaines recommandations de vente (par exemple, des alertes techniques diffusées dans des newsletters spécialisées le 9 septembre) a parfois été interprété à tort comme un indice de manipulation. En réalité, ces conseils étaient fondés sur des analyses techniques classiques du secteur aérien.
F. Conclusion
La thèse du délit d’initié lié au 11-Septembre repose sur des observations boursières indéniables, mais l’ensemble des enquêtes, tant américaines qu’internationales, convergent vers une conclusion claire : aucun élément ne permet de relier ces transactions à une connaissance préalable des attaques ou à des complices des terroristes. Les volumes inhabituels d’options sur certaines compagnies s’expliquent par des facteurs indépendants (volatilité du secteur aérien, opérations institutionnelles, recommandations boursières).
Toutefois, le manque de transparence totale sur certaines identités et la complexité intrinsèque des marchés financiers laissent subsister, pour certains, un climat de suspicion résiduel, sans pour autant fournir de preuve. Dans une approche factuelle, cette controverse apparaît donc comme clôturée du point de vue des régulateurs mais encore commentée dans certains cercles critiques.
II.2 – Effondrement des tours jumelles (WTC 1 et 2)
A. Présentation de la controverse
Les deux tours principales du World Trade Center – la tour Nord (WTC 1) et la tour Sud (WTC 2) – se sont effondrées respectivement à 10h28 et 9h59, après avoir été percutées par des avions de ligne détournés à 08h46 (WTC 1) et 09h03 (WTC 2). La rapidité, la verticalité et la symétrie apparente de ces effondrements ont rapidement suscité des interrogations : ces bâtiments pouvaient-ils s’écrouler de cette manière uniquement à cause d’un impact d’avion et des incendies subséquents ? Ou bien a-t-on affaire à une démolition contrôlée dissimulée ?
Plusieurs arguments sont avancés par les partisans de la thèse alternative :
Effondrement perçu comme « en chute libre ».
Apparente symétrie des chutes.
Témoignages d’explosions secondaires.
Affirmation que « le kérosène ne peut pas faire fondre l’acier ».
Observation de projections de poussière latérale (« squibs »).
Présence alléguée de résidus de nanothermite dans les poussières.
B. État des faits : analyses officielles
1. Enquête du NIST (National Institute of Standards and Technology)
Le NIST, une agence fédérale indépendante relevant du Département du commerce américain, a publié un rapport technique de plus de 10 000 pages en 2005 après trois ans d’enquête. L’étude s’est appuyée sur :
Des modélisations informatiques tridimensionnelles.
Des simulations thermiques.
L’analyse de débris collectés.
Des images vidéo et photographiques.
Des témoignages et enregistrements radio.
« Aucun explosif ni aucun dispositif de démolition n’a été retrouvé dans les débris analysés. L’effondrement est dû à une combinaison de l’impact initial des avions et des incendies prolongés ayant affaibli la structure. »
— Rapport final du NIST, WTC1 & 2, 2005.
2. Mécanisme d’effondrement selon le NIST
Tour Sud (WTC 2) :
Impact à 09h03, effondrement à 09h59 (56 minutes).
Le vol UA 175 percute entre les étages 77 et 85.
L’impact désorganise la structure centrale et fait tomber la protection ignifuge sur les poutres.
Les incendies atteignent des températures estimées entre 800°C et 1 000°C sur plusieurs étages.
Les planchers en treillis (truss floors) fléchissent, tirent vers l’intérieur les colonnes de façade, provoquant une instabilité.
Tour Nord (WTC 1) :
Impact à 08h46, effondrement à 10h28 (1 h 42).
Le processus est similaire : flambement des colonnes, déformation des planchers, effondrement de l’étage touché.
Une fois l’effondrement entamé, le bloc supérieur (plusieurs dizaines d’étages) chute sur la structure inférieure, provoquant un effondrement progressif de type « pancaking ».
Nota : le NIST souligne que l’effondrement global n’a pas été simulé (en raison de la complexité du phénomène), mais que la rupture initiale suffisait à rendre l’effondrement inévitable.
C. Arguments fréquents et réponses techniques
1. « L’acier ne fond pas au kérosène »
Effectivement, le point de fusion de l’acier est d’environ 1 500°C, et le kérosène (Jet-A1) brûle à 980°C en atmosphère normale. Toutefois, les ingénieurs structuraux rappellent qu’à 600°C, l’acier perd plus de 50 % de sa résistance. Il devient malléable, se déforme sous charge, et cède aux efforts.
Le NIST indique que la chute de la protection ignifuge (due à l’impact) a exposé les poutres et colonnes à une chaleur prolongée. Des échantillons retrouvés montrent des déformations cohérentes avec un affaissement thermique.
2. Symétrie apparente = démolition ?
Dans les deux cas, l’effondrement débute au point d’impact, puis progresse vers le bas par gravité. Le phénomène est vu comme symétrique de l’extérieur car :
La façade cède sous l’effet des planchers tirés vers l’intérieur.
Le poids du bloc supérieur provoque une charge dynamique écrasante sur les étages inférieurs.
Le NIST indique que l’énergie cinétique des étages supérieurs, une fois en chute, dépasse la capacité de résistance des structures en-dessous. Une « démolition » via effondrement progressif est possible sans explosif, dans certaines conditions extrêmes.
3. Témoignages d’explosions
Des pompiers et témoins ont parlé de « bangs », « secousses » ou « explosions ». Cependant :
Aucune trace d’explosif classique n’a été retrouvée.
Des explosions peuvent être dues à des ascenseurs chutant, des générateurs, des transformateurs, ou à des explosions secondaires de carburant.
Les sismogrammes des stations USGS (Lamont-Doherty Observatory) ne montrent pas de signatures explosives distinctes.
« Aucun enregistrement audio, vidéo ou sismique n’indique la présence d’une démolition par explosifs. »
— NIST, FAQ, 2006.
4. Poussières expulsées (« squibs »)
Les projections latérales visibles sur les images vidéo sont souvent présentées comme des charges explosives. Le NIST répond que ces « puffs » correspondent à de l’air comprimé et des débris expulsés lors de l’effondrement des planchers successifs.
D. Présence alléguée de nanothermite
Une étude publiée en 2009 dans la revue Open Chemical Physics Journal (Harrit, Jones et al.) affirme avoir détecté des résidus de nanothermite dans des échantillons de poussières du WTC. Cette substance pourrait servir d’explosif incendiaire.
Critiques :
L’étude n’a pas été reproduite indépendamment.
Les matériaux trouvés (aluminium, fer, oxyde de fer) sont présents dans de nombreux produits industriels classiques (peintures, acier rouillé).
Le NIST n’a pas jugé nécessaire de tester la présence d’explosifs après avoir trouvé une explication structurelle cohérente.
E. Points d’accord et points de divergence dans la communauté scientifique
L’effondrement des tours jumelles (WTC 1 et 2) a donné lieu à un volume considérable de recherches, de rapports d’ingénierie et de débats dans la littérature scientifique. Un consensus technique s’est établi autour des conclusions du NIST, quelques voix critiques ont émis des réserves ou proposé des hypothèses alternatives, en particulier dans certains cercles universitaires ou indépendants.
Pour analyser ces positions, il convient de distinguer les zones de convergence majoritaire dans le domaine de l’ingénierie structurelle, et les objets de débat encore discutés dans des milieux plus restreints.
1. Points de convergence : consensus technique établi
La majorité des ingénieurs, experts en structure, en mécanique des matériaux et en incendie, en particulier ceux issus d’organisations professionnelles ou d’instituts publics, s’accordent sur les éléments suivants :
a) Effondrement progressif par défaillance structurelle
Le scénario d’un effondrement progressif initié par les dommages structurels dus à l’impact des avions, combiné à l’affaiblissement thermique des éléments porteurs (poutres et colonnes en acier), est jugé cohérent et plausible par la communauté.
La perte de capacité portante des colonnes extérieures et intérieures, provoquée par la déformation des planchers et la chute de la protection ignifuge, a été confirmée par plusieurs simulations indépendantes.
« L’énergie cinétique du bloc supérieur en mouvement a largement excédé la capacité résistante des étages inférieurs. L’effondrement global était inévitable une fois le processus enclenché. »
— Thomas Eagar, professeur d’ingénierie, MIT (Scientific American, 2001).
b) Le feu comme cause suffisante d’instabilité
Des expériences menées par le Building Research Establishment (UK) et les publications du Fire Protection Engineering Department de l’Université du Maryland confirment que l’acier structurel, même sans atteindre sa température de fusion, devient instable à partir de 500 à 600 °C.
Le NIST indique que les températures atteintes dans certains étages étaient compatibles avec cette zone critique, et que les matériaux combustibles à l’intérieur (moquette, mobilier, papier, câblage) ont alimenté le feu pendant plus d’une heure.
c) Absence de preuve d’explosifs
Aucune signature sismique typique de charges explosives n’a été détectée dans les enregistrements du Lamont-Doherty Earth Observatory (Université Columbia), contrairement à ce que l’on observerait dans une démolition contrôlée.
Les analyses chimiques des poussières ne montrent pas de résidus compatibles avec des explosifs industriels classiques (RDX, TNT, etc.).
d) Cohérence visuelle de l’effondrement
Le mode d’effondrement – débutant au point d’impact, avec un retard d’environ une heure, et une chute rapide en cascade – est considéré comme compatible avec les lois de la gravité, de la résistance des matériaux et de la dynamique structurale.
Les « puffs » de poussière latéraux sont interprétés comme des phénomènes de compression d’air, et non comme des explosions préméditées.
2. Critiques
Certains chercheurs ou ingénieurs indépendants ont formulé des réserves, souvent concentrées autour de deux points principaux : la modélisation informatique du NIST, et l’hypothèse d’une intervention humaine sous forme de démolition assistée. Voici les critiques les plus citées :
a) Modélisation du NIST : manque de transparence et non-simulation de l’effondrement total
Le NIST n’a pas modélisé l’effondrement intégral des tours, se limitant à la phase d’initiation (jusqu’au point de rupture). Cela a été reproché par plusieurs chercheurs, dont Ted Walter de l’organisation AE911Truth, qui soulignent que l’analyse s’interrompt « au moment où tout s’écroule ».
Le logiciel utilisé (LS-DYNA) et certains paramètres d’entrée n’ont pas été rendus publics pour des raisons de sécurité nationale, ce qui a limité la reproductibilité externe du modèle.
b) Études indépendantes contestant la version incendie
En 2016–2019, le professeur J. Leroy Hulsey (University of Alaska Fairbanks), avec deux doctorants, a mené une étude financée par Architects & Engineers for 9/11 Truth, sur l’effondrement du WTC 7 (voir section II.3). Leur rapport préliminaire affirme que l’effondrement n’aurait pas pu se produire sans la suppression simultanée de colonnes à plusieurs étages.
Bien que cette étude ait reçu une large diffusion sur Internet, elle n’a pas été soumise à une revue scientifique avec comité de lecture, et repose sur un modèle structurel dont la validation méthodologique a été contestée.
c) Nanothermite et résidus chimiques
En 2009, une équipe dirigée par le chimiste Niels Harrit (Université de Copenhague) publie une étude dans The Open Chemical Physics Journal, affirmant avoir détecté des composés thermitiques actifs dans les poussières du WTC.
Cette publication a été critiquée pour son manque de rigueur expérimentale et sa revue considérée comme peu crédible (éditeur Beall-listed, publication semi-automatisée).
Le NIST n’a pas validé ces résultats et a indiqué que les composants identifiés (aluminium, oxyde de fer) peuvent provenir de matériaux de construction standards.
d) Arguments sur la vitesse d’effondrement
Des vidéos montrent une vitesse de chute initiale proche de celle de la chute libre pendant 2 à 3 secondes (principalement pour le WTC 7). Certains y voient une absence de résistance structurelle initiale incompatible avec un effondrement naturel.
Le NIST répond que cette phase correspond à l’instant où les colonnes ont déjà cédé à l’intérieur du bâtiment, ce qui explique la « descente libre » temporaire de la façade externe.
3. Analyse de la qualité des dissensions
Il est essentiel de souligner que :
Aucune des critiques alternatives n’a été validée par les organismes officiels de certification.
Les publications critiques sont souvent issues d’associations militantes (ex. AE911Truth) et non d’équipes universitaires indépendantes.
Les revues à comité de lecture de référence (ASCE, Fire Safety Journal, Journal of Structural Engineering) n’ont publié aucune étude réfutant les conclusions globales du NIST.
4. Position d'organisations officiels
L’American Society of Civil Engineers (ASCE) soutient les conclusions du NIST et a publié plusieurs rapports confirmant la validité de l’analyse structurelle.
L’Institution of Structural Engineers (Royaume-Uni), dans une revue de 2002, conclut :
« Aucun élément dans la séquence d’effondrement ne nécessite l’intervention d’explosifs. »
Le Royal Institute of British Architects (RIBA) recommande, après étude du WTC, un renforcement des normes de cloisonnement coupe-feu et de redondance structurelle pour les tours de grande hauteur.
II.3 – Effondrement du WTC 7
A. Présentation
Le World Trade Center 7 (WTC 7), un immeuble de bureaux de 47 étages situé à environ 100 mètres au nord des tours jumelles, s’est effondré à 17h20, soit plusieurs heures après l’effondrement du WTC 1 et du WTC 2. Ce bâtiment n’avait pas été percuté par un avion, mais présentait des dommages secondaires dus à la chute de débris issus de la tour Nord. Le fait qu’il se soit effondré rapidement, verticalement et de façon apparemment symétrique a suscité de nombreuses interrogations.
B. Faits établis et observations
1. Données structurelles
Le WTC 7 mesurait 186 mètres de haut, comportait 47 étages, et avait été achevé en 1987.
Sa conception était atypique : il reposait sur une structure en treillis, avec des poutres de transfert au niveau des étages 5 à 7 pour libérer de l’espace dans les étages inférieurs, au-dessus d’une sous-station électrique de la Con Edison.
Le bâtiment abritait des bureaux de la CIA, du Secret Service, de la SEC et de la Mayor’s Office of Emergency Management (OEM).
2. Dommages et incendies
Lors de l’effondrement de la tour Nord à 10h28, des débris massifs frappent la façade sud du WTC 7, provoquant des dommages visibles sur 10 étages, avec plusieurs colonnes gravement touchées.
Des incendies se déclenchent aux étages 6, 7, 8, 10, 12, 13, 21, 22 et 29.
Le système de sprinklers ne fonctionnait plus, faute d’eau, et les pompiers ont décidé de ne pas intervenir activement dans le bâtiment, concentrant leurs efforts sur les recherches de survivants au WTC 1 et 2.
C. Rapport officiel du NIST (2008)
Après plusieurs années de modélisation, le NIST publie en 2008 son rapport final sur le WTC 7. Il conclut que :
« L’effondrement a été provoqué par l’embrasement de plusieurs étages pendant près de 7 heures, ce qui a causé la dilatation thermique d’une poutre critique. Cela a entraîné la défaillance d’une colonne porteuse (colonne 79), qui a déclenché un effondrement progressif de la structure. »
Séquence d’effondrement selon le NIST :
La chaleur provoque la dilatation d’une poutre transversale reliant la colonne 44 à la colonne 79.
La poutre se désolidarise de son appui, et le plancher s’effondre localement.
La colonne 79, privée de soutien latéral, se flambe sur plusieurs étages.
La chute de la colonne 79 provoque un effondrement en cascade des colonnes voisines (80, 81...).
La structure interne du bâtiment s’écroule vers le bas.
Quelques secondes plus tard, la façade extérieure perd son support et s’effondre verticalement.
Le NIST confirme qu’une phase de chute libre de 2,25 secondes a eu lieu pendant la descente initiale, mais après la rupture de la structure interne, ce qui la rend physiquement explicable sans explosifs.
« Nous n’avons trouvé aucune preuve, qu’elle soit physique, audio ou vidéo, de l’utilisation d’explosifs. »
— NIST, FAQ sur le WTC 7, 2008.
D. Réponses aux thèses alternatives
1. Démolition contrôlée ?
Certains critiques affirment que la symétrie de l’effondrement, la vitesse de descente et l’absence d’antécédents comparables suggèrent une démolition contrôlée :
Aucun immeuble à structure en acier ne s’était effondré entièrement à cause d’un incendie.
Plusieurs témoins parlent de bruits d’explosions ou de vibrations peu avant l’effondrement.
Le bâtiment tombe « proprement » sur son empreinte, ce qui est typique, selon eux, d’une démolition professionnelle.
2. Étude indépendante : rapport Hulsey (Université d’Alaska)
Entre 2016 et 2019, le professeur J. Leroy Hulsey, ingénieur civil à l’Université d’Alaska Fairbanks (UAF), conduit une étude financée par l’organisation AE911Truth. Son rapport préliminaire, publié en 2020, conclut :
« L’incendie seul n’a pas pu provoquer l’effondrement du WTC 7 tel qu’observé. Une défaillance simultanée de toutes les colonnes est nécessaire pour expliquer la symétrie. »
Critiques adressées à cette étude :
Elle n’a pas été soumise à revue par des pairs.
L’équipe a choisi un modèle structurel différent de celui utilisé par le NIST.
Le modèle repose sur l’hypothèse artificielle d’une défaillance simultanée de toutes les colonnes, sans expliquer le mécanisme de cette hypothétique intervention.
3. Avis de la communauté scientifique
L’American Institute of Architects (AIA), l’American Society of Civil Engineers (ASCE) et plusieurs universités considèrent les conclusions du NIST comme fiables.
La Royal Institution of Chartered Surveyors (RICS, UK) n’a émis aucune objection à la version NIST.
Les groupes alternatifs (AE911Truth notamment) sont restés marginaux dans la communauté scientifique et n’ont pas produit de contre-expertises validées par des revues reconnues.
L’effondrement du WTC 7 constitue un cas unique dans l’histoire moderne de l’ingénierie : un gratte-ciel de grande hauteur s’est effondré en totalité sans avoir été percuté par un avion. L’explication du NIST repose sur un mécanisme interne progressif, dû à l’affaiblissement thermique de composants critiques, déclenchant un effondrement en cascade.
Bien qu’une minorité de voix contestent ces conclusions, aucune preuve physique d’explosifs, de câblage, ou d’intervention humaine n’a été identifiée. Les images, les débris et les modélisations appuient l’idée d’un effondrement causé par des dommages structurels cumulés, aggravés par des incendies prolongés.
La divergence persiste plus en termes de perception publique qu’en milieu professionnel ou scientifique, où l’explication thermique reste la plus cohérente et la plus documentée.
Le WTC 7 hébergeait :
Des bureaux de la CIA, du Secret Service, de la SEC, de l’IRS.
Un centre de commandement de crise de la mairie de New York (OEM), prévu pour résister à des attaques.
Cela a alimenté la suspicion qu’il s’agissait d’un bâtiment « stratégique » délibérément détruit.
Réponse :
Aucun document sensible n’a été détecté comme ayant été détruit intentionnellement.
Tous les occupants avaient évacué avant l’effondrement.
Le rapport du NIST n’a identifié aucune intervention humaine dans la structure avant la chute.
II.4 – Défense aérienne : pourquoi aucun avion n’a été intercepté le 11 septembre ?
A. Présentation de la controverse
L’un des points les plus fréquemment évoqués dans les critiques autour du 11 septembre concerne l’incapacité totale des forces armées américaines à intercepter l’un des quatre avions détournés, alors même qu’ils ont volé pendant plusieurs dizaines de minutes dans l’espace aérien intérieur.
Les interrogations portent sur plusieurs aspects :
Comment les pirates de l’air ont-ils pu opérer pendant près de deux heures sans être arrêtés ?
Pourquoi les chasseurs de la NORAD n’ont-ils intercepté aucun des appareils ?
Un exercice militaire simulant des détournements était en cours ce jour-là – a-t-il semé la confusion, ou est-ce un indice d’orchestration ?
Certains suggèrent l’existence d’un ordre de non-intervention (« stand-down order ») donné par des responsables du gouvernement américain.
B. Organisation de la défense aérienne en 2001
1. Le rôle de la NORAD
La North American Aerospace Defense Command (NORAD) est une organisation conjointe États-Unis/Canada chargée de la défense aérienne du continent.
En 2001, la priorité du NORAD était orientée vers une menace extérieure (avions ennemis, missiles balistiques) et non intérieure.
Seules sept bases aux États-Unis maintenaient des chasseurs en alerte rapide, avec 14 avions prêts à décoller, pour protéger l’ensemble du territoire continental américain.
2. Protocole de l’époque
En cas de détournement, l’agence civile de l’aviation (FAA) devait en informer le NORAD via une chaîne de communication complexe.
Le NORAD pouvait alors demander l’autorisation à la chaîne de commandement militaire pour faire décoller un ou plusieurs avions.
Le rôle des chasseurs n’était pas automatiquement l’interception armée, mais la reconnaissance visuelle et l’escorte.
Le général Larry Arnold, commandant du NORAD continental au moment des faits, a reconnu en 2004 devant la Commission :
« Le système n’avait pas été conçu pour intercepter des avions de ligne transformés en missiles venant de l’intérieur du territoire. »
C. Chronologie des événements et délais d'interception
1. Vol American Airlines 11 (WTC 1)
Détourné à 08h14, perd contact à 08h19, transpondeur coupé à 08h21.
FAA réalise la gravité de la situation vers 08h38.
NORAD alerté à 08h38 (selon ses propres archives).
Deux F-15 décollent de la base Otis (Massachusetts) à 08h52.
Trop tard : AA11 s’écrase à 08h46 contre le WTC 1.
2. Vol United Airlines 175 (WTC 2)
Détourné à 08h42.
NORAD n’est jamais informée en temps réel.
UA175 s’écrase à 09h03 contre le WTC 2, sans qu’aucun chasseur ne soit dirigé vers lui.
3. Vol American Airlines 77 (Pentagone)
Détourné vers 08h51, disparaît du radar secondaire à 08h56.
Réapparaît sur les radars primaires, mais confusion sur son identité.
NORAD n’est alerté que vers 09h24.
Trois F-16 décollent de la base Langley à 09h30.
Le vol AA77 frappe le Pentagone à 09h37.
4. Vol United Airlines 93 (Pennsylvanie)
Détourné à 09h28.
FAA le signale vers 09h36, trop tard.
UA93 s’écrase à 10h03 après rébellion des passagers.
Aucun chasseur ne l’a intercepté. L’ordre de tir potentiel de Cheney n’a été diffusé que vers 10h15–10h30.
D. Facteurs explicatifs de la non-interception
1. Surprise tactique
Jamais auparavant des détournements n’avaient été conçus pour servir d’armes-suicides.
L’hypothèse opérationnelle dominante était que les pirates cherchaient à négocier, comme dans les cas précédents.
La rapidité des actions des pirates (en moins d’une heure) a pris de court l’ensemble du système.
2. Problèmes de communication
Des retards importants dans la transmission d’alerte de la FAA vers la NORAD ont été documentés.
La chaîne de validation militaire était lente : les pilotes ne pouvaient pas abattre un avion sans autorisation explicite, qui a été difficile à formaliser dans l’urgence.
3. Confusion avec un exercice militaire
Le 11 septembre avait lieu l’exercice Vigilant Guardian, simulant une attaque aérienne.
Cela a initialement créé une incertitude au sein des centres de commandement : plusieurs opérateurs pensaient qu’il s’agissait d’un scénario fictif.
« Is this real-world or exercise ? »
— Opérateur NORAD, enregistré à 08h37.
E. Témoignage controversé : Norman Mineta et le supposé « stand-down order »
1. Contexte du témoignage
Norman Mineta, Secrétaire aux Transports sous l’administration Bush, a témoigné en 2003 devant la Commission nationale sur les attentats du 11 septembre. Durant cet échange, il évoque sa présence dans le centre de commandement présidentiel souterrain (Presidential Emergency Operations Center – PEOC), situé sous l’aile Est de la Maison-Blanche.
Voici l’extrait le plus cité de son témoignage (audition du 23 mai 2003, non inclus dans le rapport final, mais disponible dans les archives de la Commission) :
« Durant ce temps, un jeune homme entrait et disait au vice-président : “L’avion est à 50 miles... L’avion est à 30 miles...” Et quand il atteignit “L’avion est à 10 miles”, le jeune homme demanda au vice-président : “Les ordres tiennent-ils toujours ?” Le vice-président se retourna et dit : “Bien sûr que les ordres tiennent. Avez-vous entendu quoi que ce soit dire le contraire ?” »
Cette séquence est interprétée par certains comme la preuve que le vice-président Cheney aurait donné un ordre de ne pas intervenir – un « stand-down order » interdisant aux forces armées d’abattre l’avion approchant (AA77, qui frappera le Pentagone).
2. Interprétation alternative : l’ordre d’abattre
Toutefois, la Commission du 11-Septembre a analysé cette déclaration en détail. Voici ses conclusions :
Mineta ne précise pas à quelle heure exacte il arrive dans le PEOC.
Il situe cette scène avant l’impact contre le Pentagone (09h37), mais les registres de présence et de communications indiquent que Cheney n’est arrivé dans le PEOC qu’à 09h58, soit après cet événement.
Par conséquent, selon la Commission, Mineta aurait reconstitué les événements de mémoire, avec des erreurs chronologiques.
Dans son rapport, la Commission écrit :
« Le témoignage de Mineta semble faire référence à l’ordre d’abattre transmis par le Vice-Président après l’écrasement du vol 93, et non à une période antérieure au crash du Pentagone. »
— Rapport de la Commission du 11-Septembre, Note de bas de page, Chapitre 1.
Cette version est appuyée par d’autres témoignages, notamment ceux du général Richard Myers et du conseiller David Addington, qui confirment que l’ordre d’abattre a été discuté vers 10h10–10h20, après que le vol UA93 a été identifié comme une menace potentielle.
3. Le flou sur l'identité du « jeune homme »
Le témoignage de Mineta parle d’un « jeune homme » qui rapporte les distances de l’avion et demande si les ordres sont maintenus. Il ne l’identifie pas. Aucune transcription ou journal de bord du PEOC n’a permis d’identifier cette personne de manière certaine, ce qui a laissé la place à diverses spéculations.
Les critiques reprochent à la Commission d’avoir écarté trop rapidement le témoignage de Mineta ou de ne pas l’avoir interrogé à nouveau dans un cadre plus rigoureux. Cela a nourri des lectures alternatives : pour les partisans de la thèse du stand-down, cette scène confirmerait que Cheney aurait délibérément laissé le vol 77 s’approcher du Pentagone sans ordre d’interception.
4. Réponse des autorités
Dans plusieurs interviews postérieures, Mineta a réaffirmé sa version des faits, tout en précisant qu’il ne savait pas ce que les ordres évoqués impliquaient réellement. Il n’a jamais déclaré explicitement qu’il s’agissait d’un ordre de ne pas tirer.
De son côté, Dick Cheney, dans son autobiographie (In My Time, 2011), explique avoir donné l’ordre d’abattre tout avion non coopératif identifié comme menace, et ce avec l’aval du président Bush depuis Air Force One. Mais, il concède que aucun de ces ordres n’a été appliqué en pratique, faute d’interception effective à temps.
5. Ce que montrent les enregistrements et les délais
L’ordre d’abattre a bien été donné par Cheney vers 10h10, validé à 10h18 (selon les transcriptions internes).
Cet ordre est postérieur à l’écrasement du vol 93 (10h03), et donc sans incidence réelle sur les avions détournés.
Aucun chasseur armé ne se trouvait à portée du vol AA77 avant son impact contre le Pentagone à 09h37. Les F-16 de Langley n’étaient pas armés ou pas encore dans la bonne zone.
F. Analyses et conclusions des enquêtes
1. Rapport de la Commission du 11 septembre (2004)
Chapitre 1 et 9 : analyse complète des communications FAA–NORAD.
Constat : dysfonctionnements systémiques, problèmes de coordination, protocole inadapté.
L’interception des avions n’a jamais été une possibilité réaliste le matin du 11 septembre.
« La défense aérienne n’a pas échoué en raison d’une mauvaise volonté, mais parce qu’elle n’était pas conçue pour ce type de menace. »
2. Réformes après 2001
Création du North American Aerospace Defense Command–Homeland Defense Office.
Mise en place de protocoles d’interception plus rapides.
Modification des règles d'engagement : les pilotes peuvent aujourd’hui recevoir une autorisation d'abattre en temps réel dans des cas extrêmes.
L’absence d’interception des avions du 11 septembre s’explique par une combinaison de facteurs structurels et humains : impréparation doctrinale, communications tardives, procédures rigides, et confusion opérationnelle.
L’hypothèse d’un ordre délibéré de « laisser-faire » n’est étayée par aucune preuve matérielle. Tous les enregistrements, témoignages et rapports indiquent une réaction désorganisée, mais sincèrement motivée par une tentative de réponse face à un scénario sans précédent.
La critique porte donc davantage sur l’impréparation systémique que sur une intention cachée. Depuis, les protocoles ont été drastiquement modifiés pour éviter qu’un tel aveuglement stratégique ne se reproduise.
II.5 – Le crash du vol 77 au Pentagone
A. Présentation de la controverse
Le vol American Airlines 77, un Boeing 757 détourné à 08h51, s’écrase contre le Pentagone à 09h37. L’impact tue les 64 personnes à bord (y compris les 5 pirates de l’air) ainsi que 125 personnes à l’intérieur du bâtiment.
Plusieurs théories critiques ont émergé dès 2002, popularisées par des livres comme L’Effroyable imposture de Thierry Meyssan. Elles mettent en doute la version officielle selon laquelle un avion de ligne s’est écrasé sur le Pentagone. Les arguments récurrents sont les suivants :
Aucune image claire de l’avion ne serait disponible.
Le trou visible dans la façade serait trop petit pour un Boeing 757.
Peu ou pas de débris reconnaissables seraient visibles sur les premières photos.
L’avion se serait vaporisé, ce qui paraît invraisemblable.
Le mode d’approche serait extrêmement difficile, voire impossible à réaliser pour un pilote non professionnel.
Ces points sont examinés ici à la lumière des preuves matérielles, enquêtes officielles et témoignages directs.
B. Faits établis
1. L’appareil et son vol
Vol 77 : Boeing 757-223 d’American Airlines, avec 64 personnes à bord (6 membres d’équipage, 58 passagers dont 5 pirates).
Décollage de Washington-Dulles à 08h20, détournement signalé vers 08h51.
Disparition du radar secondaire à 08h56.
Trajectoire suivie par radar primaire (NORAD et FAA).
Dernier virage spectaculaire à 330° à proximité de Washington.
Impact à 09h37 sur l’aile ouest du Pentagone, entre les anneaux extérieurs B et C.
2. Dommages au bâtiment
Le Pentagone a été récemment renforcé dans cette zone (programme Pentagon Renovation).
L’avion pénètre sur une largeur d’environ 23 mètres, pas les 38 m d’envergure du Boeing.
Les colonnes de béton armé internes s’effondrent, déclenchant un incendie majeur.
L’aile touchée s’effondre partiellement 30 minutes après l’impact.
C. Présence de débris
1. Débris d’avion identifiés
Des débris caractéristiques d’un Boeing 757 ont été retrouvés et documentés :
Fragment de fuselage aux couleurs d’American Airlines.
Pièce du moteur (disque de rotor en titane) récupérée à l’intérieur du bâtiment.
Roues du train d’atterrissage.
Pièces de cabine et de sièges, dispersées dans les décombres.
Objets personnels appartenant aux passagers.
Plusieurs photographies officielles (FBI, FEMA, ASCE) montrent des pièces reconnaissables de l’appareil.
2. Boîtes noires
Le cockpit voice recorder (CVR) et le flight data recorder (FDR) ont été récupérés.
Le FDR confirme la descente, l’approche et les derniers mouvements du vol 77.
Ces données ont été transmises et analysées par la National Transportation Safety Board (NTSB).
D. Témoignages
1. Témoignages oculaires directs
Plus de 120 témoins situés aux abords du Pentagone ont rapporté avoir vu un avion de ligne approcher à basse altitude et percuter le bâtiment. Ces témoins incluent :
Employés du Pentagone.
Automobilistes sur l’Interstate 395.
Journalistes et civils.
Plusieurs ont identifié visuellement :
La livrée d’American Airlines.
La taille de l’appareil.
Le bruit du réacteur à basse altitude.
« Ce n’était pas un missile, c’était un avion de ligne. Je pouvais voir les fenêtres. »
— Mike Walter, journaliste, témoin oculaire.
2. Témoignages des secouristes
Les premiers intervenants ont signalé la présence de corps démembrés dans les décombres, mais également de restes identifiables appartenant aux passagers, hôtesses, et membres d’équipage.
E. Identification des victimes
1. ADN et identification médico-légale
Les restes humains des 64 occupants de l’avion ont été retrouvés dans le bâtiment, ainsi que ceux des 125 personnes tuées à l’intérieur du Pentagone.
Le DoD Armed Forces DNA Identification Laboratory a procédé à l’analyse.
L’ADN de toutes les victimes sauf cinq pirates a été confirmé par comparaison avec les données des familles.
Certains restes des pirates de l’air ont été isolés, car ils ne correspondaient à aucun passager connu.
2. Effets personnels
Pièces d’identité, portefeuilles, et effets personnels appartenant à des passagers ont été retrouvés sur place.
Certaines cartes d’identité ont permis d’identifier précisément les passagers.
F. Réponses aux controverses
1. « Le trou est trop petit »
Les premières photos montrent un trou d’environ 5 mètres, souvent cité comme preuve qu’un avion n’a pas pu pénétrer.
Or, ce trou est la pénétration la plus profonde (à l’anneau C) et non la taille de l’ouverture de la façade initiale.
La façade extérieure a été perforée sur environ 23 mètres, comme confirmé par le rapport ASCE (American Society of Civil Engineers).
« L’envergure de 38 mètres d’un Boeing 757 n’implique pas que ses ailes perforent entièrement une structure en béton armé. La plupart des composants non renforcés se désintègrent à l’impact. »
— Mete Sozen, professeur d’ingénierie, Purdue University.
2. « Aucun avion visible sur les vidéos »
Les caméras de surveillance du Pentagone enregistrent à 1 image par seconde, rendant difficile la capture d’un objet se déplaçant à 850 km/h.
Une traînée floue et un flash de métal sont visibles sur plusieurs images extraites.
Le FBI a saisi d'autres vidéos (stations-service, hôtels), dont la majorité n'offrait pas d’angle utile.
Plusieurs vidéos ont été rendues publiques en 2006 après une demande FOIA.
3. « Un missile a frappé le bâtiment »
Hypothèse réfutée par :
Les témoins
L’ampleur des dégâts internes.
Les débris (moteurs, train d’atterrissage, ADN, sièges).
Aucun résidu d’explosif militaire n’a été détecté.
G. Manœuvre d’approche : difficile, mais possible
1. La trajectoire finale du vol AA77
Le vol 77, après avoir disparu du radar secondaire à 08h56, réapparaît à 09h32 sur les radars primaires, approchant la région de Washington DC. Les données du Flight Data Recorder (FDR) récupéré dans les décombres du Pentagone, analysées par le National Transportation Safety Board (NTSB), indiquent la séquence suivante :
Une approche à haute altitude d’environ 8 000 mètres.
Un virage en spirale de 330° amorcé vers la droite, permettant de repositionner l’appareil au sud-ouest de Washington.
Une descente rapide à environ 7° d’inclinaison, amenant le Boeing 757 à une altitude de quelques dizaines de mètres.
Une trajectoire rectiligne finale de plusieurs kilomètres à basse altitude (environ 30-40 mètres), jusqu’à l’impact sur la façade ouest du Pentagone à 850–870 km/h.
La précision de la trajectoire – ras du sol, perpendiculaire à la façade – a été interprétée par certains comme « trop parfaite » pour un pilote à l’expérience limitée. Pourtant, une analyse plus technique nuance cette perception.
2. Capacités du pilote : Hani Hanjour
Hani Hanjour, le pilote présumé du vol 77, est régulièrement présenté dans les médias et par les sceptiques comme un pilote inexpérimenté, voire incapable. Cette vision est inexacte ou incomplète.
Parcours de formation :
Hanjour a commencé sa formation de vol aux États-Unis dès 1996.
Il a obtenu une licence de pilote commercial de la FAA en avril 1999, ce qui requiert :
Plus de 250 heures de vol cumulées.
Une certification IFR (vol aux instruments).
Des tests en conditions simulées sur bimoteur.
En 2001, il a suivi des sessions de simulateur 757/767 à Phoenix et en Floride.
Certes, il a été décrit comme un élève « médiocre » par certains instructeurs, notamment en navigation visuelle et gestion de cockpit, mais ses compétences de pilotage de base étaient réelles.
« Ce n'était pas un bon pilote, mais il était capable de maintenir un avion sur une trajectoire rectiligne et de le faire descendre. »
— Instructor de CRM Aviation (Phoenix), interrogé par le Washington Post, septembre 2001.
3. Difficulté technique de la manœuvre
La critique porte notamment sur la complexité de la dernière manœuvre :
Un virage en spirale large, avec perte d’altitude.
Alignement final rasant le sol.
Vitesse élevée : ~850 km/h.
Impact au niveau du rez-de-chaussée du bâtiment.
Analyse technique :
Le virage de 330° n'est pas exceptionnel pour un avion de ligne. Le rayon de virage à cette altitude est de l’ordre de 6 à 10 km.
Le Boeing 757 est manœuvrable à basse altitude ; à cette vitesse, l’avion est très stable.
La descente finale est rectiligne, sans turbulence connue ce jour-là.
L’impact au niveau bas du bâtiment est expliqué par un alignement visuel simple : le pilote voyait le bâtiment et a abaissé le nez progressivement.
Les ailes de l’appareil n’ont pas « dessiné leur empreinte » car elles se sont fragmentées à l’impact, phénomène bien connu à cette vitesse contre un mur en béton renforcé.
Comparaison avec le pilotage réel :
Des simulateurs de vol commerciaux montrent que des pilotes amateurs, même sans formation poussée, peuvent exécuter une manœuvre similaire.
Le rapport ASCE (2003) indique que la trajectoire était compatible avec un contrôle manuel de base, sans nécessiter de compétences de voltige.
« La trajectoire semble impressionnante parce qu’elle est mortelle. Mais elle ne demande pas un niveau de compétence élevé, seulement de la détermination. »
— Capt. Russ Wittenberg, ancien pilote de Boeing 757 (ex-pilote militaire et civil).
4. Essais indépendants sur simulateur
Études réalisées :
En 2003 et 2006, plusieurs chaînes (National Geographic, BBC) ont organisé des reconstitutions en simulateur professionnel, avec des pilotes amateurs.
Résultat : la majorité ont réussi à percuter le bâtiment dans des conditions similaires, parfois avec moins de précision, mais toujours dans la marge de faisabilité.
Le NTSB a lui-même confirmé dans ses rapports que la trajectoire enregistrée était compatible avec un vol piloté manuellement, sans aide extérieure.
Absence de téléguidage :
Aucune trace de système de guidage à distance (GPS militaire, système automatique) n’a été détectée dans les boîtes noires.
Le Boeing 757 ne possède pas de système de commande externe embarqué permettant un pilotage à distance sans modifications structurelles majeures.
Les paramètres enregistrés par le FDR montrent des oscillations et des ajustements manuels typiques d’un pilotage humain.
5. Témoignages visuels cohérents
Des témoins rapportent que l’avion :
Arrivait en descente à très basse altitude.
Avait un mouvement fluide mais rapide, sans à-coup.
S’est penché légèrement sur la droite juste avant l’impact, cohérent avec les données de vol.
A fait un bruit extrêmement fort, entendu à plusieurs centaines de mètres.
« Il est passé comme une ombre au-dessus de la route, puis il a frappé. C’était effrayant, mais c’était un avion, pas un missile. »
— April Gallop, analyste civile du Pentagone, blessée lors de l’impact.
L’idée selon laquelle aucun avion ne se serait écrasé sur le Pentagone ne résiste ni aux preuves matérielles ni aux témoignages concordants ni à l’analyse structurelle des dégâts. L’hypothèse d’un missile, popularisée sans fondement dès 2002, repose sur des observations visuelles partielles, des malentendus techniques (ex : taille du trou) et des vidéos hors contexte.
Les enquêtes du FBI, de la FEMA, de la NTSB et du DoD, ainsi que des experts indépendants en ingénierie (ASCE, Purdue University), confirment un crash à haute vitesse d’un Boeing 757, cohérent avec le vol AA77, sans intervention extérieure.
Le manque d’images spectaculaires et l’apparente propreté de l’impact ont contribué à la naissance de la théorie alternative, mais tous les éléments factuels disponibles convergent vers la même conclusion : le vol 77 s’est bien écrasé sur le Pentagone, tuant tous ses occupants et causant de lourdes pertes humaines et matérielles.
II.6 – Le vol United Airlines 93 : s’est-il écrasé ou a-t-il été abattu ?
A. Présentation de la controverse
Le vol United Airlines 93 (UA93), un Boeing 757 transportant 44 personnes (7 membres d’équipage, 33 passagers, dont 4 pirates de l’air), s’est écrasé à 10h03 dans un champ près de Shanksville, en Pennsylvanie. Contrairement aux trois autres avions détournés le 11 septembre, celui-ci n’a pas atteint sa cible, probablement située à Washington D.C. (le Capitole ou la Maison-Blanche).
Le récit officiel affirme que l’avion s’est écrasé à la suite de la révolte des passagers, qui ont tenté de reprendre le contrôle de la cabine. L’avion a alors piqué vers le sol à grande vitesse.
Mais certains remettent en question cette version :
Ils avancent que l’avion aurait été abattu par l’armée de l’air.
Ils citent la dispersion des débris sur plusieurs kilomètres.
Ils évoquent des témoignages initiaux flous, et des contradictions sur l’heure exacte du crash.
Certains soulignent aussi une phrase ambiguë du secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld en 2004.
B. Faits établis : les données du vol
1. Déroulé du détournement
UA93 décolle de Newark à 08h42 (retardé de 40 minutes).
À 09h28, les pirates prennent le contrôle de l’avion, coupent le transpondeur.
Les contrôleurs entendent des cris dans le cockpit.
À partir de 09h30, plusieurs passagers passent des appels téléphoniques, depuis des téléphones de bord ou leurs portables.
Les appels (environ 13 au total) décrivent :
Des pirates armés de couteaux et d’un objet ressemblant à une bombe.
L’assassinat du pilote et du copilote.
L’intention des passagers de reprendre le contrôle.
2. Phase finale du vol
À partir de 09h57, l’enregistreur vocal du cockpit (CVR) capte des bruits de lutte intense.
Les pirates crient entre eux en arabe. À 10h02, l’un d’eux dit :
« Est-ce que je la descends ? » – réponse : « Oui, descends-la. »
L’avion plonge en piqué, s’incline à 40°, puis à 90° sur la gauche.
Il s’écrase à 10h03:11 dans un champ vide, à près de 930 km/h.
Impact quasi vertical. Aucun survivant.
3. Enregistrement des boîtes noires
Le Flight Data Recorder (FDR) et le Cockpit Voice Recorder (CVR) sont récupérés.
Ces deux enregistreurs fournissent un récit complet :
Pas de rupture en vol détectée.
Aucun signal d’interception extérieure.
Les commandes sont activement manipulées par les pirates.
C. Allégation : un avion aurait été abattu
1. Arguments avancés par les sceptiques
Large dispersion des débris : certains objets retrouvés à plus de 1,5 km du site principal (ex : des papiers, morceaux légers).
Témoignages initiaux suggérant qu’un « petit avion » aurait été vu en vol près du site.
Une phrase de Donald Rumsfeld en 2004 lors d’une interview :
« Nous avons abattu cet avion au-dessus de la Pennsylvanie. »
Cette déclaration a été largement interprétée, mais le Pentagone a précisé qu’il s’agissait d’une erreur de langage, Rumsfeld voulant dire que les passagers ont empêché l’attaque en faisant s’écraser l’avion.
2. Réponses officielles
Le FBI, la Commission du 11-Septembre, la NTSB et l’USAF confirment qu’aucun chasseur n’était en position d’intercepter UA93 avant son crash :
Les F-16 de la Garde nationale du District de Columbia (non armés) ont décollé de base Andrews à 10h38, trop tard.
Aucun autre appareil n’avait reçu l’ordre d’interception avant 10h15–10h30.
Les pilotes avaient l’autorisation de percuter l’appareil avec leur propre avion s’ils en avaient l’occasion, faute de munitions.
Les données du FDR montrent que l’avion est resté structurellement intact jusqu’à l’impact :
Pas de changement soudain de vitesse ou d’altitude avant la plongée.
Aucune trace d’explosion en vol.
« Tous les éléments pointent vers une tentative des passagers de reprendre l’avion, qui a conduit à une perte de contrôle. Aucune preuve d’une attaque extérieure. »
— Rapport de la Commission du 11-Septembre, Chapitre 1.
D. Dispersion des débris : preuve d’un tir ?
La dispersion des débris légers (papiers, isolation) a été utilisée pour suggérer une explosion en vol. Mais les enquêtes techniques montrent que :
Le principal champ de débris mesure moins de 150 mètres autour du cratère.
Les objets retrouvés à distance sont légers et portés par le vent ou projetés à haute vitesse.
Une explosion aérienne aurait produit des fragments de carlingue sur des kilomètres, ce qui n’a pas été observé.
Le rapport de la NTSB conclut qu’aucune rupture de l’appareil n’a eu lieu avant impact.
E. Témoignages de terrain
Les enquêteurs, pompiers et journalistes arrivés sur le site :
Confirment une scène de crash violent et vertical.
Ont retrouvé les boîtes noires enfouies dans le sol, intactes.
Ont récupéré des restes humains (tous identifiés par ADN), des effets personnels, et des fragments du fuselage.
Le FBI a sécurisé le périmètre et écarté très tôt l’hypothèse d’un missile ou d’un tir militaire. Aucun des témoins directs (autorités locales, secours, familles des victimes) n’a remis en question la version d’un crash volontaire provoqué par les pirates, face à la résistance des passagers.
F. Cible potentielle : Washington
L’analyse des communications et de la trajectoire suggère que le vol 93 avait pour objectif probable :
Le Capitole des États-Unis (hypothèse privilégiée par la Commission).
Ou la Maison-Blanche, selon d’autres éléments (mappage trouvé sur les ordinateurs des pirates).
« Les appels téléphoniques ont permis aux passagers de comprendre ce qui se passait, et ils ont pris la décision de résister. Ils ont empêché une attaque supplémentaire. »
— Rapport de la Commission, p. 244
G. Conclusion
Les éléments matériels, les enregistrements de vol, les témoignages, l’absence de capacité militaire à ce moment-là, et l’analyse des débris convergent vers une conclusion claire : le vol United 93 ne fut pas abattu, mais s’est écrasé après une tentative de révolte des passagers contre les pirates de l’air.
Les hypothèses alternatives sont apparues principalement en raison de la dispersion de débris légers, du retard dans la diffusion de certaines informations, et de la formulation maladroite de certains responsables.
Mais à ce jour, aucun élément vérifié ne soutient l’idée d’un tir aérien ou d’un missile. Le sacrifice des passagers du vol 93 reste reconnu comme un acte de courage civique qui a très probablement sauvé des centaines de vies à Washington.
II.7 – Conséquences politiques et géopolitiques : opportunisme ou planification ?
A. Présentation de la controverse
Le 11 septembre 2001 a servi de déclencheur immédiat à une série de décisions politiques et militaires majeures prises par les États-Unis :
L’invasion de l’Afghanistan dès octobre 2001.
La promulgation du Patriot Act en octobre 2001.
L’extension des pouvoirs de surveillance de la NSA, du FBI et de la CIA.
La création du Department of Homeland Security.
La guerre en Irak en 2003, bien que l’Irak n’ait pas été impliqué dans les attentats.
Certains critiques avancent que le 11-Septembre aurait été utilisé comme prétexte pour mettre en œuvre un agenda néoconservateur préexistant, voire qu’il aurait été provoqué ou laissé faire intentionnellement pour justifier ces actions.
Les éléments cités pour appuyer ces thèses incluent :
Des projets militaires américains rédigés avant 2001 appelant à une transformation rapide des forces armées.
L'influence du groupe Project for the New American Century (PNAC).
Les déclarations de figures politiques affirmant que le 11/9 avait « changé la donne ».
L’absence de preuves tangibles reliant Saddam Hussein à Al-Qaïda.
B. Faits établis : mesures prises après le 11/9
1. En Afghanistan
Le régime taliban hébergeait Oussama Ben Laden et Al-Qaïda.
Les États-Unis, avec le soutien de l’ONU (résolution 1368), lancent l’opération Enduring Freedom le 7 octobre 2001.
Objectif : démanteler les camps d’Al-Qaïda et renverser les talibans.
La guerre est largement soutenue par la communauté internationale dans sa phase initiale.
2. Patriot Act
Promulgué le 26 octobre 2001, le USA PATRIOT Act élargit :
Les pouvoirs de surveillance électronique.
Les possibilités de détention des étrangers soupçonnés de terrorisme.
Les outils d’enquête du FBI et de la NSA.
Des critiques dénoncent une atteinte aux libertés civiles, mais l’adoption du texte est quasi unanime au Congrès (357 voix contre 66 à la Chambre).
3. Création du Homeland Security
Le Department of Homeland Security (DHS) est créé en 2002, réunissant 22 agences fédérales.
Objectif : centraliser les compétences de sécurité intérieure.
Il devient une structure clé dans la lutte contre le terrorisme domestique.
4. L’Irak
En 2002-2003, l’administration Bush accuse l’Irak de posséder des armes de destruction massive (ADM).
Bien que le rapport de la CIA n’établisse aucun lien entre Saddam Hussein et Al-Qaïda, l’administration Bush associe régulièrement les deux dans ses discours.
En mars 2003, les États-Unis envahissent l’Irak sans l’aval explicite de l’ONU.
C. Allégations : les attentats ont-ils servi un agenda préexistant ?
1. Le rôle du PNAC
Le Project for the New American Century (PNAC), un think tank néoconservateur fondé en 1997, publie en 2000 un rapport intitulé Rebuilding America's Defenses.
Il y est écrit :
« Le processus de transformation sera probablement long, sauf si un événement catastrophique et catalyseur – comme un nouveau Pearl Harbor – ne survient. »
Plusieurs membres du PNAC rejoindront l’administration Bush (Cheney, Rumsfeld, Wolfowitz).
Cet extrait est régulièrement cité pour suggérer que le 11/9 a servi de catalyseur attendu ou recherché.
2. Tensions préexistantes avec l’Irak
Des documents et témoignages montrent qu’en interne, dès le 12 septembre 2001, certains membres de l’administration Bush cherchaient à lier Saddam Hussein aux attentats.
Un mémo de Rumsfeld note :
« Voir si on peut accuser Saddam. Est-ce trop tôt pour frapper l’Irak en plus de Ben Laden ? »
Le général Wesley Clark, dans des interviews postérieures, a affirmé que l’Irak faisait partie d’une liste de pays à « traiter » circulant dès 2001 (Irak, Syrie, Libye, etc.).
3. Expansions des pouvoirs exécutifs
Plusieurs décrets (Presidential Signing Statements) ont accru l’autorité présidentielle dans les domaines du renseignement, de la détention extrajudiciaire et des opérations clandestines.
Le programme StellarWind, révélé par Edward Snowden en 2013, montre que la NSA a massivement étendu la surveillance électronique dès octobre 2001.
D. Réponses officielles et analyses critiques
1. Commission du 11-Septembre
Le rapport de 2004 reconnaît que :
L’Irak n’a joué aucun rôle dans les attentats.
Les décisions politiques ont été accélérées par le choc du 11/9, mais pas orchestrées à partir d’une conspiration.
Il y a eu un échec du renseignement, mais pas de preuve de complicité interne.
2. Sénat et CIA sur l’Irak
Le Senate Intelligence Committee (2006) conclut que les justifications de la guerre en Irak étaient non fondées.
Le rapport du Senate Select Committee on Intelligence démontre que les déclarations de l’administration ont exagéré ou détourné les analyses de la CIA.
3. Absence de preuve d’un “inside job”
Aucun document, témoignage ou fuite crédible (même après les révélations de Snowden, Manning, WikiLeaks…) n’indique que le 11/9 ait été délibérément organisé ou laissé se produire par les autorités américaines.
De nombreux whistleblowers ont dénoncé les abus post-11/9 (torture, Guantánamo, surveillance), mais pas les attaques elles-mêmes.
E. Opportunisme politique : un constat indéniable
Même sans adhérer à l’idée que les attentats du 11 septembre aient été planifiés ou volontairement permis, de nombreux chercheurs, analystes politiques et acteurs institutionnels s’accordent à dire que la catastrophe a été immédiatement utilisée pour mettre en œuvre des agendas politiques, militaires et sécuritaires préexistants.
Cette exploitation de crise s’inscrit dans une dynamique plus large que certains chercheurs appellent le choc comme catalyseur politique, un phénomène bien documenté en science politique.
1. Un climat propice à l’acceptabilité des décisions exceptionnelles
Le 11-Septembre a généré un état d’urgence psychologique et institutionnel. Dans ce contexte :
L’opinion publique américaine était majoritairement prête à accepter des mesures de sécurité renforcées, y compris au prix des libertés civiles.
Le Congrès a voté des textes majeurs (Patriot Act, Authorization for Use of Military Force – AUMF) dans un climat de consensus bipartisan exceptionnel.
Les médias dominants ont initialement peu interrogé la logique des réponses gouvernementales, créant une atmosphère de « suspension critique ».
« Le pays, choqué, était prêt à accepter presque tout ce que le gouvernement proposait, dès lors qu’on invoquait la sécurité. »
— Naomi Klein, The Shock Doctrine, 2007.
2. Exemples d’initiatives précipitées ou opportunes
a) Patriot Act (USA PATRIOT Act, 26 octobre 2001)
Ce texte de plus de 300 pages a été rédigé, négocié et adopté en 45 jours.
Il contient des mesures déjà proposées dans les années 1990 par le FBI, mais alors rejetées comme liberticides (ex : surveillance sans mandat, détention préventive sans inculpation).
Les partisans du texte, comme le procureur général John Ashcroft, ont explicitement affirmé que « les attentats justifiaient une refondation des outils juridiques ».
b) Surveillance de masse (NSA, StellarWind)
Le programme StellarWind, révélé par Edward Snowden en 2013, montre que la NSA a commencé dès octobre 2001 à intercepter massivement les communications électroniques des Américains, sans mandat judiciaire.
Des initiatives comme PRISM, Boundless Informant ou XKeyscore en sont issues.
Ces programmes, selon des documents internes, avaient été envisagés avant le 11/9, mais bloqués pour des raisons juridiques. Le 11/9 a permis de les déclencher sous le sceau du secret.
c) Guerre en Irak (2003)
Bien qu’Al-Qaïda n’ait eu aucun lien opérationnel avec Saddam Hussein, l’administration Bush a progressivement associé les deux figures dans ses discours.
L’espace politique ouvert par le 11/9 a été utilisé pour obtenir le soutien de l’opinion publique américaine à une intervention.
Le mémorandum « Downing Street Memo » (2002, Royaume-Uni) rapporte que :
« Les renseignements étaient arrangés pour correspondre à la politique. »
3. Le précédent de Pearl Harbor
De nombreux responsables politiques et stratèges militaires ont eux-mêmes comparé le 11/9 à Pearl Harbor :
Le secrétaire à la Défense Donald Rumsfeld évoque dans plusieurs discours un « moment de bascule » comparable à 1941.
L’analogie est utilisée pour justifier une mobilisation politique à long terme contre une menace jugée aussi existentielle que le Japon impérial ou l’Allemagne nazie.
Cette rhétorique permet aussi de justifier un état d’exception permanent dans la sécurité intérieure.
« Nous devons considérer ce que nous faisons comme une guerre au sens propre – une guerre idéologique, militaire, culturelle, globale. »
— Paul Wolfowitz, sous-secrétaire à la Défense, décembre 2001.
4. Le rôle des think tanks et du PNAC
Le Project for the New American Century (PNAC) est souvent mentionné dans ce contexte. Bien qu’il ne constitue pas une « preuve » de préméditation, il illustre un cadre idéologique prêt à être mobilisé.
Le rapport Rebuilding America's Defenses (septembre 2000) présente la vision d’une hégémonie américaine renforcée par une réforme militaire accélérée.
Il souligne que cette réforme sera difficile « à moins qu’un événement catastrophique catalyseur – comme un nouveau Pearl Harbor – ne survienne ».
Des membres du PNAC occupaient des postes clés dans l’administration (Cheney, Rumsfeld, Wolfowitz, Perle).
Cet extrait ne prouve pas une volonté d’organiser les attentats, mais montre que l’hypothèse d’un tel choc avait été théorisée comme politiquement “utile”.
5. Un agenda réactif
Des documents internes, notamment ceux examinés par la commission sénatoriale sur les renseignements (SSCI), montrent que :
Des propositions de renversement de régimes (Irak, Iran, Syrie) existaient bien avant le 11/9.
Le 11/9 a servi de point de légitimation politique pour faire passer ces options comme des priorités stratégiques.
La stratégie de « guerre préventive » et de domination unipolaire, esquissée dès les années 1990, a ainsi trouvé un vecteur de déploiement.
6. Lecture politique dominante : opportunisme stratégique
De nombreux analystes estiment qu’il n’y a pas besoin de supposer un complot pour expliquer l’enchaînement des décisions post-11/9. L’hypothèse retenue est celle d’un opportunisme systémique :
« L’administration Bush ne s’attendait pas au 11 septembre, mais une fois que c’est arrivé, elle a saisi cette occasion pour faire avancer des projets déjà discutés dans les cercles fermés du pouvoir. »
— Chalmers Johnson, politologue, ancien analyste CIA.
II.8 – Autres anomalies fréquemment citées : éléments isolés ou indices négligés ?
En plus des controverses majeures déjà traitées, le débat public autour du 11 septembre 2001 s’est cristallisé autour de nombreux détails secondaires ou faits marginaux, souvent extraits de leur contexte. Bien que parfois intrigants, ces éléments ne constituent pas en eux-mêmes des preuves d’une manipulation ou d’un complot. Leur présentation ici vise à les replacer dans leur cadre factuel, en distinguant ce qui relève d’un dysfonctionnement réel, d’une coïncidence, d’une interprétation erronée ou d’une zone d’incertitude légitime.
II.8.A – Vidéo de la BBC : annonce prématurée de l’effondrement du WTC 7
1. L’allégation : une annonce avant l’événement ?
Le 11 septembre 2001 à 17h00 (heure de New York), la journaliste britannique Jane Standley, correspondante de la BBC World News, rapporte en direct depuis Manhattan que le bâtiment 7 du World Trade Center (WTC 7) s’est effondré. Le problème : à ce moment-là, le WTC 7 est encore debout en arrière-plan de l’image. Il ne s’effondrera réellement que vingt minutes plus tard, à 17h20.
Ce décalage a été largement repris par des partisans de théories alternatives. Pour eux, ce « scoop » prématuré suggèrerait que des médias auraient été informés à l’avance d’un événement encore non survenu – ce qui, dans une lecture complotiste, serait l’indice d’un scénario prémédité, où la démolition du WTC 7 aurait été planifiée et scriptée pour les médias.
La vidéo a ressurgi en 2007, relancée par Richard Porter, directeur de BBC World News à l’époque, qui a publié un billet de blog confirmant l’erreur factuelle, tout en réfutant toute implication intentionnelle.
2. Les faits : déroulé précis
a) Le direct de la BBC
Heure de diffusion : entre 17h00 et 17h10 (heure locale).
Lieu : plateau temporaire de la BBC à New York.
Journaliste : Jane Standley.
Contenu : elle explique que le WTC 7 s’est effondré, citant « des informations reçues ».
Visuel : en arrière-plan, le WTC 7 est encore intact – identifiable à sa silhouette rectangulaire caractéristique.
Quelques minutes plus tard, la liaison est interrompue (la journaliste dit ne plus rien entendre), et l’image coupe. À 17h20, le bâtiment s’effondre effectivement.
b) L’origine de l’annonce
Dans les jours qui suivent, la BBC explique que son reportage s’est appuyé sur des dépêches d’agences de presse, notamment Reuters, qui annonçaient à tort que le WTC 7 avait déjà chuté, ou était sur le point de le faire. Ces informations auraient été reprises sans vérification visuelle directe, dans le chaos des événements.
« Nous avions reçu des informations indiquant que l’immeuble était instable et allait s’effondrer. Il semble que cela ait été rapporté comme déjà survenu. »
— BBC News, clarification (2007)
3. Contexte de confusion journalistique
Il faut rappeler qu’à ce moment-là :
Plusieurs bâtiments autour du WTC ont été évacués et déclarés instables.
Les secouristes et pompiers sur place ont été informés dès 14h30 que le WTC 7 risquait de s’effondrer (témoignages des chefs de bataillon, FDNY).
Les chaînes d’information sont en direct depuis plus de huit heures consécutives, dans un climat d'urgence et de panique.
La chaîne CNN, à 16h10, diffuse elle aussi un commentaire anticipant l’effondrement du WTC 7. D’autres médias mentionnent également cette éventualité avant qu’elle ne se réalise, sur la base d’avertissements officiels.
« Nous avons reçu l’ordre d’évacuer tout autour du WTC 7. Le bâtiment penchait légèrement. »
— Daniel Nigro, Chief of Department, FDNY (témoignage à la Commission)
4. Réponse officielle de la BBC
En 2007, face à la multiplication des vidéos sur Internet (notamment sur YouTube), la BBC publie un communiqué détaillé signé par Richard Porter, directeur éditorial à l’époque :
Il reconnaît l’erreur de chronologie.
Il souligne que la journaliste était sur le terrain mais ne voyait pas directement le bâtiment, en raison de l’emplacement du studio temporaire.
Il précise que la chaîne s’est fiée à des sources d’agences, en l’occurrence Reuters, qui avaient mal interprété les alertes des secours.
« Ce fut une erreur honnête dans un flux constant de nouvelles incroyablement difficiles à vérifier. Cela n’a rien à voir avec une quelconque conspiration. »
— Richard Porter, BBC Editors’ Blog, février 2007
La BBC a également perdu la bande complète de l’enregistrement original, ce qui a nourri de nouvelles suspicions chez certains internautes, bien que cette perte soit attribuée aux procédures internes de sauvegarde vidéo non optimisées à l’époque.
5. Réponse des institutions
La Commission du 11-Septembre n’a pas enquêté en profondeur sur cet incident médiatique. Le rapport du NIST sur le WTC 7 (2008), en revanche, souligne que l’instabilité du bâtiment était bien connue des pompiers sur place à partir de 14h00, en raison :
De l’effondrement de colonnes internes sur plusieurs étages.
D’incendies non contrôlés (pas d’eau, système sprinkler endommagé).
De la déformation visible de la façade sud (vue de certains angles seulement).
Le NIST n’a trouvé aucun indice d’intervention humaine ni d’explosif. L’effondrement, même inhabituel, est jugé compatible avec un affaiblissement structurel progressif (voir section II.3).
II.9.B – Volumes anormaux de trading d’or ou de bons du Trésor
1. L’allégation
En plus des options de vente suspectes sur les compagnies aériennes (voir section II.1), certains critiques avancent que des investisseurs auraient aussi anticipé les conséquences économiques du 11 septembre en spéculant sur :
L’or, valeur refuge en cas de crise.
Les bons du Trésor américain (T-Bills), considérés comme actifs ultra-sécurisés.
Et plus marginalement, des ventes à découvert sur des titres du secteur immobilier, de la finance, ou de la réassurance.
Ces mouvements financiers inhabituels, souvent observés le 10 septembre 2001, sont présentés par certains comme la preuve de délits d’initiés plus larges, impliquant des acteurs ayant eu connaissance de l’imminence des attaques.
2. Les faits : mouvements observés
a) Bons du Trésor
Selon certains articles publiés entre 2001 et 2002 (notamment dans le San Francisco Chronicle et Der Spiegel), le 10 septembre aurait vu un afflux inhabituel de fonds vers les T-Bills à court terme, notamment ceux arrivant à échéance à 30 jours ou 90 jours.
Cette hausse de la demande, généralement associée à un repli vers les valeurs refuges, a été interprétée par certains comme un signe que certains acteurs financiers anticipaient un choc imminent sur les marchés.
b) Or et valeurs refuges
Le prix de l’or ne montre pas de variation spectaculaire le 10 septembre. Il passe de 271 $/oz le 7 septembre à 272 $/oz le 10 septembre (source : LBMA).
Une hausse progressive commence après le 11 septembre, comme attendu dans un contexte de crise.
Le dollar reste stable avant les attaques, et les achats de franc suisse ou de yen n’ont pas connu de volumes exceptionnels.
c) Autres valeurs spéculatives
Des théories évoquent des mouvements suspects sur :
Des actions de compagnies d’assurance (AIG, Munich Re).
Des indices de volatilité (VIX).
Des contrats de matières premières (pétrole, or noir).
Ces mouvements ont été examinés par la SEC, la CFTC (Commodity Futures Trading Commission), et des régulateurs européens, notamment la BaFin (Allemagne) et la FINMA (Suisse).
3. Résultats des enquêtes
a) SEC et FBI
Les régulateurs ont analysé plus de 9 millions de transactions effectuées dans les jours précédant les attentats.
Les hausses ponctuelles sur les T-Bills ont été jugées cohérentes avec les mouvements de trésorerie d’investisseurs institutionnels cherchant à réduire leur exposition au marché actions, sans lien démontré avec les attentats.
Aucune transaction n’a pu être liée à des individus, entreprises ou réseaux ayant un lien connu avec les pirates de l’air ou Al-Qaïda.
« Nous n’avons trouvé aucune preuve que ces transactions aient été effectuées par des individus ayant connaissance des attaques. »
— SEC, lettre au Congrès (2003)
b) Enquêtes européennes
La Commission fédérale des banques suisse (CFB) a confirmé en mars 2002 que les achats de bons du Trésor et de valeurs refuges depuis la Suisse ne montraient aucune trace de délit d’initié.
En Allemagne, la BaFin est arrivée à une conclusion similaire concernant les valeurs or et les options sur indices européens.
4. Analyses critiques
a) Mouvements logiques avant la réunion de la Fed
Plusieurs analystes ont souligné que le 10 septembre 2001 marquait l'ouverture d'une semaine importante :
Une réunion de la Réserve fédérale américaine était prévue le 18 septembre.
Le contexte économique était déjà fragilisé par l’éclatement de la bulle Internet (2000–2001).
Des mouvements vers des produits sécurisés étaient donc possibles sans information confidentielle.
b) Spéculation post-attentats
La hausse brutale du prix de l’or, du pétrole et la baisse des actions ont eu lieu à partir du 12 septembre, et non avant.
Les professionnels qui auraient anticipé l’impact du 11/9 auraient logiquement cherché à se positionner sur ces actifs à la hausse, or les données disponibles ne le montrent pas de façon massive avant les attentats.
c) Absence de bénéficiaires « anormaux »
L’un des critères retenus par la SEC était de suivre les flux de règlements des options, actions et obligations concernées.
Aucun bénéficiaire final n’a pu être relié à une entité ou personne soupçonnée d’avoir un lien avec le terrorisme.
Plusieurs des mouvements les plus discutés ont été attribués à des opérateurs institutionnels classiques, tels que AXA, Merrill Lynch, ou Deutsche Bank, agissant dans des cadres stratégiques standard.
II.9.C – Le « manque d’imagination » : un constat institutionnel contesté
A. Une formule officielle devenue célèbre
Dans son rapport final de 2004, la Commission nationale sur les attentats du 11 septembre conclut que les institutions américaines ont été victimes d’un manque d’imagination collectif. Ce diagnostic est formulé à plusieurs reprises dans le rapport, notamment dans la célèbre phrase de son introduction :
« Les États-Unis n’ont pas échoué en raison d’un manque d’information. Ils ont échoué parce que les institutions n’ont pas su imaginer que des terroristes puissent détourner des avions de ligne et les utiliser comme des armes contre des cibles civiles. »
Le concept d’échec de l’imagination a été repris par plusieurs responsables politiques et analystes, notamment par l’ancien conseiller à la sécurité nationale Richard Clarke, ainsi que par des membres du Congrès ayant participé à l’enquête. Il traduit l’idée que, bien que des signaux faibles aient existé, ils n’ont pas été connectés de manière cohérente par les services compétents, faute de conceptualiser un scénario aussi extrême.
B. Un constat remis en question par les faits
Ce constat est néanmoins critiqué, y compris par des spécialistes du renseignement, des journalistes d’investigation et certains anciens agents eux-mêmes. De nombreuses preuves documentées montrent que le scénario d’une attaque impliquant des détournements d’avion-suicides avait bel et bien été envisagé, à plusieurs reprises, par des institutions américaines avant le 11 septembre 2001.
1. Scénarios d’avions utilisés comme armes
En 1994, un attentat a été tenté contre la Tour Eiffel par le GIA algérien, via le détournement de l’avion Air France 8969 à Alger. Les autorités françaises avaient compris que l’objectif final était de percuter un monument emblématique avec un Airbus A300.
En 1995, l’affaire dite "Bojinka", dévoilée aux Philippines, impliquait Ramzi Yousef (le cerveau de l’attentat de 1993 contre le WTC) et Khalid Sheikh Mohammed (architecte du 11-Septembre). Le plan comprenait une phase où un avion serait écrasé sur le QG de la CIA à Langley.
Dès la fin des années 1990, plusieurs jeux de guerre simulés par le NORAD incluaient des avions détournés comme menace possible, notamment contre le Pentagone et la Maison-Blanche (source : Vanity Fair, 2006 ; rapports du NORAD déclassifiés partiellement).
En 1999, le rapport Hart-Rudman, commandé par le Congrès, avertissait que le territoire américain pourrait devenir la cible d’attaques asymétriques utilisant des vecteurs civils.
2. Alertes ciblées de la part de la CIA et du FBI
Le mémo du 6 août 2001, adressé au président Bush par la CIA et intitulé "Bin Laden Determined to Strike in US", mentionne explicitement que des membres d’Al-Qaïda pourraient envisager de détourner des avions.
En juillet 2001, le bureau du FBI de Phoenix signale l’émergence de plusieurs étudiants arabes dans des écoles de pilotage et suggère une enquête élargie. Ce mémo, surnommé plus tard le "Phoenix Memo", ne sera pas traité à temps.
L’arrestation de Zacarias Moussaoui au Minnesota, en août 2001, aurait pu servir de déclencheur : les agents locaux soupçonnent un scénario de détournement. Mais faute de mandat pour accéder à son ordinateur, le FBI national ne suit pas l’affaire de près.
C. Une dissonance entre les alertes et la culture institutionnelle
Plusieurs analystes estiment que ce "manque d’imagination" n’était pas dû à l’absence d’idées ou d’avertissements, mais plutôt à une incapacité structurelle à prendre au sérieux des scénarios jugés improbables ou trop « hollywoodiens ».
Le général Michael Hayden, ancien directeur de la NSA, a reconnu en 2005 :
« Ce n’est pas que nous n’avions jamais pensé à un détournement suicidaire. C’est que nous ne pensions pas qu’Al-Qaïda en aurait la capacité. »
La culture du renseignement américain, très cloisonnée, rendait difficile la circulation des alertes entre agences. Le mur institutionnel entre la CIA et le FBI, et les réticences à partager des données opérationnelles, ont empêché une consolidation d’informations qui, mises bout à bout, pouvaient constituer un avertissement clair.
D. Une responsabilité partagée, mais documentée
La notion de « manque d’imagination » n’est donc pas infondée, mais elle occulte la trace écrite d’une série d’avertissements que certains responsables n’ont pas su, ou voulu, connecter entre eux. Le rapport de la Commission d’enquête lui-même, bien que reprenant cette formule, liste dans ses annexes et ses notes de bas de page de nombreuses alertes pré-11/9 qui montrent que le scénario était connu, mais mal hiérarchisé.
La journaliste Dana Priest (Washington Post) et l’auteur Lawrence Wright (The Looming Tower) ont documenté ces échecs dans leurs enquêtes respectives : le problème n’était pas l’imagination absente, mais la volonté d’écouter les signaux faibles et d’agir sur eux dans un cadre bureaucratique rigide.
Conclusion générale
Le 11 septembre 2001 marque un tournant profond dans l’histoire contemporaine. Cet événement, à la fois dramatique dans ses conséquences humaines et massif dans ses répercussions politiques et culturelles, a été documenté à une échelle sans précédent. Jamais une catastrophe n’avait généré autant de données, d’images, de rapports d’expertise, de témoignages en temps réel. Pourtant, malgré cette abondance d’informations, ou peut-être à cause d’elle, le 11-Septembre est aussi devenu un terrain propice au doute, à l’interprétation alternative, voire à la méfiance systématique.
Il serait réducteur de considérer ces doutes comme simplement irrationnels. Beaucoup reposent sur des défaillances institutionnelles avérées : mauvaise coordination entre les agences de renseignement, retard dans la prise de décision, lenteur à mettre en place une commission d’enquête indépendante, ou encore communication lacunaire des autorités dans les semaines et mois qui ont suivi, ou le modèle du NIST qui mérite d'être discuté. L’histoire du 11-Septembre, dans ses zones les plus fragiles, est aussi celle d’un État pris au dépourvu, confronté à un scénario pour lequel il n’était ni préparé doctrinalement, ni prêt politiquement. Ce sont ces failles, bien réelles, qui ont nourri une partie du soupçon collectif, bien plus que la présence de preuves tangibles d’un complot intérieur.
Les analyses techniques disponibles aujourd’hui sont nombreuses et détaillées. Le NIST a mené une enquête de grande envergure sur l’effondrement des tours, avec des milliers de pages de modélisations et d’explications fondées sur la physique des structures. Le FBI, la FAA, la SEC, le Département de la Défense, la CIA, ainsi que plusieurs commissions parlementaires ont chacune mené des investigations à leur niveau. Ces travaux permettent de comprendre comment 19 individus ont pu détourner quatre avions dans un espace aérien pourtant surveillé, comment des tours en acier ont pu s’effondrer sous l’effet combiné de l’impact et du feu, comment un troisième bâtiment — le WTC 7 — a pu s’effondrer des heures plus tard, sans avoir été touché par un avion, mais endommagé par les débris et les incendies prolongés. Ces explications sont étayées, mais elles ne dissipent pas tous les doutes. Certaines données, comme les paramètres précis du modèle de simulation du NIST, ne sont pas publiques. Le comportement exact du WTC 7 continue d’être débattu dans certains cercles académiques, malgré le consensus dominant. Et l’absence totale de toute interception militaire malgré quatre détournements simultanés reste, même expliquée, une source persistante d’incrédulité pour une partie de l’opinion.
Sur le plan politique, il est également évident que les attentats ont été un levier pour des décisions majeures. Le Patriot Act, la guerre en Afghanistan, l’intervention en Irak, la surveillance de masse, les centres de détention extrajudiciaire : toutes ces politiques ont été mises en œuvre dans la foulée du 11/9, dans un climat d’urgence. Que les décideurs aient saisi cette occasion pour faire avancer un agenda stratégique déjà discuté dans certains cercles ne fait aucun doute. Ce constat n’exige pas d’adhérer à une thèse de conspiration ; il reflète simplement une réalité politique universelle : les crises offrent toujours des opportunités à ceux qui savent les utiliser.
Le 11-Septembre a aussi ouvert un espace de débat inédit, où la frontière entre questionnement légitime et méfiance excessive est parfois difficile à tracer. Il a engendré une culture du soupçon, nourrie par des erreurs de communication, des contradictions apparentes, mais aussi par une transformation plus large : celle d’une société où les institutions doivent sans cesse faire la preuve de leur transparence pour mériter la confiance.
Ce que montre l’ensemble des éléments présentés, c’est que la réalité du 11 septembre 2001 est à la fois tragique, complexe, imparfaite et, dans une large mesure, explicable. Il n’est pas nécessaire de croire à un complot pour constater que des fautes ont été commises, que certaines zones restent grises, et que la mémoire de cet événement mérite plus que jamais d’être traitée avec rigueur, sans excès de certitude, ni rejet systématique des faits.
Le travail de vérité n’est pas un verdict figé. C’est un processus. Il ne consiste pas à clore un débat, mais à le structurer autour de ce que l’on sait, ce que l’on ignore encore, et ce que l’on continue d’explorer — ensemble, patiemment, lucidement.
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